Les jeux d’argent et de hasard en ligne génèrent des milliards de chiffre d’affaires. Toutefois, ils occasionnent d’autres problèmes de société que l’État a du mal à contrôler. Quels sont les chiffres en matière de casino en France et quelles en sont les perspectives légales ?
Statistiques en matière de casino en France
Depuis le 12 mai 2010, la France a organisé une ouverture maîtrisée à la concurrence du marché des jeux d’argent et de hasard en ligne. Ceci, en réponse à plusieurs préoccupations et dans un premier temps, pour résoudre le problème de l’offre illégale du jeu en ligne qui devenait grandissante. De l’autre côté, cela permettait aussi de répondre à la demande pressante du reste de l’Europe à l’ouverture de la France au jeu en ligne. Cette ouverture porte principalement sur trois domaines que sont : les paris sportifs, les paris hippiques et le poker.
Deux ans après la promulgation de cette loi, l’ODJ, de concert avec l’OFDT, a mené deux enquêtes sur les activités des jeux sur internet. En raison du caractère récent de cette activité, il n’y a pas de données démographiques fiables sur ces jeux en ligne. Les seules données d’envergure nationale sont celles des opérateurs de jeux en ligne ainsi que celle fournie par l’ARJEL. Ces données n’informent que partiellement sur la pratique. Il s’agit de l’offre légale. Aucune information n’est disponible sur les pratiques illégales.
Ainsi, en 2012, le bilan de l’ARJEL fait état de 1 700 000 comptes actifs. La majorité étant des hommes. Les femmes ne faisant que le 1/3 des joueurs, soit environ 567 000 joueuses. Un autre constat est que 78 % des joueurs en ligne sont des jeunes diplômés et actifs sur le plan professionnel avec des revenus élevés. Le salaire est compris entre 1500 et 3500 euros. En 2019, le volume d’affaire des jeux en ligne était de 1,7 milliard d’euros, dont 272 millions d’euros pour le poker. Pour les jeux de machines à sous en ligne, il n’existe pas de données fiables.
Perspectives légales
Les jeux d’argent et de hasard étaient interdits particulièrement en ligne pour diverses raisons : le risque d’addiction au sein des populations, le souci de l’État de protéger les joueurs et de juguler le blanchiment d’argent à travers les jeux en ligne. Pourtant, au vu de la ruée des joueurs vers les jeux en ligne et aussi les pratiques des casinotiers, l’État français a légalisé le jeu en ligne, à l’exception des casinos virtuels. À ce jour, nombre de sites de jeux sont implantés à l’étranger (Gibraltar, Île Caïman, Malte, etc.).
Après la légalisation des jeux d’argent sur le web, le poker en ligne a reçu un coup de boost. Les plateformes de poker et de jeux en ligne en général se sont multipliées et les joueurs pullulent. À l’évidence, il est difficile pour l’organe de régulation des jeux en ligne d’opérer un contrôle efficace. De plus, au vue de la demande sans cesse croissante de l’Europe, les casinos en ligne pourraient bien finir par être légalisé également.
Conséquence de ce flou, on pourrait penser que les casinos auraient un manque à gagner. Ce n’est pas évident. Le manque à gagner pour les casinos physiques ne devrait pas être trop lourd, car ceux-ci ont déjà leur clientèle habituelle. Les habitués des jeux traditionnels physiques ne sont pas toujours les mêmes que ceux qui jouent en ligne. Une chose semble tout de même évidente, une légalisation du jeu en ligne permettrait aussi à l’État de maîtriser ce domaine et d’avoir une meilleure visibilité du phénomène.